Léa

Viennale : regardez sous la paroi abdominale

Au vu des informations préliminaires sur la Viennale de cette année, on aurait pu penser que le Festival international du film de Vienne se concentrerait cette année principalement sur le cinéma national : au début, on disait qu’ils voulaient organiser la première autrichienne du film d’Ulrich Seidl déjà Le film psychologique très controversé « Sparta » (les festivals sont là pour « mettre en discussion des films comme celui-ci »), puis le portrait émouvant de femme « Vera » de Tizza Covi et Rainer Frimmel ont été choisis comme film d’ouverture. Cependant, un examen plus approfondi révèle que les deux productions ont tout leur sens, surtout dans le contexte d’un festival dédié au cinéma mondial : ces films viennent peut-être d’Autriche, mais leurs lieux de tournage se situent bien au-delà de l’intérieur autrichien (à savoir dans le nord de la Roumanie et en banlieue de Rome), et sur le plan thématique et stylistique, ils visent de toute façon un humanisme universel. C’est dans cette optique que la directrice de la Viennale, Eva Sangiorgi, a également élaboré la grande suite, très suprarégionale, du programme de cette année. Parmi les chefs-d’œuvre du millésime 2022 figurent des joyaux comme la parabole subversive et tranquille de la mutation humaine de David Cronenberg « Crimes du futur », dans laquelle le bel intérieur des gens commence juste en dessous de la paroi abdominale, mais aussi des choses surprenantes comme le tableau historique tordu « Unrueh ». (réalisateur : Cyril Schäublin), qui raconte de manière puissante et peu orthodoxe l’histoire du progrès technique dans une ville suisse endormie dans les années 1870.

A lire :  Donaufestival Krems : avant-garde et high-tech

Dans ce cinéma favorisé par des institutions comme la Viennale, et qui va bien au-delà du désir de détournement industriel, les crises politiques et écologiques du présent sont prises en compte : l’esprit de résistance iranien, par exemple, est métaphorisé par le Le réalisateur désormais emprisonné Jafar Panahi dans son dernier film « No Bears », une histoire compliquée de pouvoir de l’image et de répression. L’un des débuts les plus marquants de cette année est le drame « Robe of Gems », une œuvre à l’atmosphère dense de la cinéaste mexico-bolivienne Natalia López Gallardo, sur les liens familiaux et les conflits liés au trafic de drogue. Plus joyeux n’est pas seulement l’hommage à Elaine May, satiriste de cinéma et de théâtre âgée de 90 ans, dont les quatre œuvres de réalisateur sont rassemblées ici (les trois œuvres des années 1970 en particulier sont exquises), mais aussi deux nouvelles productions manifestement bizarres de le Français Quentin Dupieux (« Incroyable mais vrai » et « Fumer fait tousser ») ainsi que le plaire au public « The Banshees of Inisherin » : la fable villageoise irlandaise conçue par Martin McDonagh offre un ensemble fantastique, notamment Colin Farrell et Brendan Gleeson, beaucoup de possibilités pour une histoire qui s’intensifie considérablement. Querelle entre amis. Les préventes viennent de démarrer.

Laisser un commentaire